Sur le chemin de l’amour: Les peurs mises en lumière

Avez-vous déjà connu le doute et les peurs? Ces états qui retiennent nos aspirations, nos rêves, nos actions, qui bloquent la fluidité dans notre cœur, notre esprit et notre corps. Il ne sert à rien de les fuir, ils nous rattrapent, ils sont là. Mais peut-on transformer le fantôme en guide de lumière?

Amener la clarté sur les peurs est essentiel pour notre équilibre et notre épanouissement. Dans cette série d’articles sur l’amour, je poursuis la réflexion en abordant la question des peurs. Nous ferons une brève visite à une partie de notre cerveau et nous découvrirons trois registres en lien avec le sentiment d’insécurité ainsi qu’un mode d’emploi pour transformer l’ombre en lumière!

La vie et l’instinct de survie

Jetons un regard sur le cerveau humain dont le rôle premier est de «protéger la vie». Dans la structure verticale, nous observons trois couches superposées ayant chacune des fonctions spécifiques: le cerveau reptilien (instinctif, axé sur la survie), le cerveau limbique (émotionnel, chef d’orchestre) et le cerveau supérieur (logique). Comment cela fonctionne-t-il?

Des signaux se déclenchent dans le but de combler un besoin physiologique, une réaction du corps face au froid, à la soif, à la faim ou au sommeil, par exemple. Aussi, le cerveau emmagasine des informations en guise de mise en garde. En s’approchant d’un feu brûlant, par la peur de se faire mal, l’enfant apprend que c’est dangereux. Ces alertes instinctives du cerveau reptilien deviennent des repères pour assurer la vie physique.

Même si les besoins physiques ne sont pas menacés, nous pouvons réagir dans la survie. Dans sa structure, nous savons que le cerveau limbique, celui de l’émotion, est le chef d’orchestre. La communication passe du cerveau limbique au cerveau supérieur, celui qui gère la logique, et non le contraire. Alors, même si logiquement il n’y a pas de danger concret, l’état émotionnel peut envoyer des signaux qui nous mettent en mode de survie.

Sans aller dans une analyse complexe, retenons que l’instinct de survie est présent, non seulement pour nos besoins physiques, mais également pour nos besoins psychiques, tels l’amour, la valorisation, la sécurité, la liberté, l’affirmation de soi et le besoin de création.

Dans la réalité psychique et émotionnelle, nous pouvons vivre de l’insécurité avec soi, avec l’autre et face à la vie. En étant dans l’incertitude ou l’incompréhension, une émotion peut se manifester par de nombreuses peurs, dans différents registres, créant un état constant de survie. Une partie en nous, qui aspire ÊTRE (le SOI) et manifester la vie, se bat contre une autre partie coincée dans l’insécurité et les peurs.

Lever le voile sur l’insécurité et les états de peurs

Pour comprendre les états de peurs, examinons la complexité du sentiment d’insécurité. En fait, le besoin de sécurité est fondamental pour l’équilibre de l’être humain et d’après les recherches, l’insécurité provient de 3 registres différents:

1- Mode objectif

L’insécurité prend sa source de la réalité (un accident, une tempête, une catastrophe, etc.). Si les dangers objectifs s’accroissent ou sont estimés probables, comme être pris dans une tempête sur la route, par exemple, cela renforce un sentiment d’insécurité dont l’intensification caractérise l’anxiété. Elle provient d’une situation réelle, en lien avec un besoin fondamental d’assurer sa sécurité et sa survie.

2- Mode subjectif

Dans la réalité, une personne peut aussi craindre des éléments insécurisants amplifiés par ses expériences antérieures, par son bagage: les croyances, les conditionnements sociaux et familiaux et l’influence des autres. Quand le sentiment d’insécurité change de registre, l’imaginaire prévoit le pire, par exemple:

  • Une personne tombe (réalité), en mode panique elle craint pour sa vie (mode subjectif);
  • Une amie ne vous rappelle pas (réalité), vous êtes inconfortable et votre imaginaire crée des scénarios de rejet (mode subjectif).
  • Les nouvelles parlent d’une maladie (3 cas dans la réalité), ceci déclenche une panique dans toute la province (mode subjectif).

De nombreuses peurs qui nous maintiennent dans un état de survie se trouvent dans le registre subjectif, dramatisées par l’éventuelle insécurité objective. En fait, quand on regarde les nouvelles, par exemple, ou que l’on entend des histoires dramatiques, ceci peut avoir comme effet d’intensifier l’insécurité du mode subjectif par le développement de peurs face à la violence, l’économie, les catastrophes, les maladies, etc. Nous pouvons identifier des registres particuliers qui alimentent la peur d’une société à l’autre, d’une famille à l’autre, d’un sexe à l’autre…

En étant dans cette conscience, nos peurs face à l’amour, l’argent, la santé sont-elles objectives ou projetées par l’imaginaire? Voilà une question à se poser face à nos peurs pour nous permettre de mettre en perspective la réalité objective et le mode subjectif. Nos peurs reflètent notre réalité psychique qui porte la signature des empreintes du cerveau limbique et la réaction du cerveau reptilien!

Ces deux premiers modes reflètent «l’humain» qui cherche une sécurité induite par un instinct de survie. Souvent, nous travaillons fort pour nous sécuriser, mais dans le fond, nous restons dans une forme d’insécurité. Nous pensons qu’en en faisant plus, en en ayant plus, en contrôlant plus, nous arriverons à nous sentir en sécurité avec nous-mêmes et la vie. Mais c’est en vain! Nous avons oublié que nous sommes des ÊTRES humains. Alors, c’est l’ÊTRE qui cherche à se faire entendre, c’est le SOI qui a besoin de se manifester dans notre réalité humaine pour aller harmoniser les deux autres registres. Ce qui nous amène à l’importance de découvrir le 3e registre.

3- Mode métaphysique: être souverain de sa destinée

Dans différents moments et périodes de notre vie, des questions existentielles surgissent.

  • Qui suis-je?
  • Quel est le sens de la vie?
  • C’est quoi la mort?
  • Quel est le sens de l’amour, de la souffrance?
  • Quelle est ma mission de vie?
  • Le paradis et l’enfer, sont-ils réels?
  • Etc.

Une voix intérieure qui nous inspire à aller plus loin que le train-train quotidien, plus loin que les tracas et les besoins de survie qui nous incite à donner un sens à notre vie! Cette voix nous fait peur toutefois, car souvent, nous n’avons pas de réponse à ces questions. Notre éducation et la philosophie de notre société n’encouragent pas non plus cette réflexion. Nous devons nous exercer à ce que cette quête de l’existence ne soit pas déguisée subtilement pour fuir l’inconfort et les peurs.

«Être souverain de sa destinée
c’est accepter que nous n’avons pas un contrôle total
sur notre avenir, mais nous pouvons choisir
comment vivre nos situations.»

Transformer les peurs en guide de lumière

Afin de transformer notre humanité de l’insécurité à la souveraineté, je crois qu’il doit y avoir une transformation au niveau de l’éducation. Même si nous ne pouvons pas changer les institutions politiques et sociales, cette éducation, nous pouvons la développer et la propager. Être souverain de sa destinée, c’est accepter que nous n’avons pas un contrôle total sur notre avenir, mais nous pouvons choisir comment vivre nos situations et vers où diriger notre attention à chaque instant. En arrêtant de fuir l’inconfort et les peurs, nous nous rapprochons de la paix et de la sérénité.

Prenez le temps régulièrement, dans différentes situations quotidiennes, de contacter les espaces d’insécurité et de les mettre en perspective: réalité, mode subjectif, mode métaphysique.

«C’est comme s’il y a une partie de moi
qui a besoin de se dire, d’être, de vivre pleinement.
Et une autre qui veut se cacher, fuir…»

Mode d’emploi pour transformer les peurs en guide de lumière

Voir ce que je peux faire et changer: être dans une action concrète. Sortir de l’isolement, car la peur peut devenir plus envahissante. Je trouve un moyen pour m’occuper de moi, par exemple, faire une marche, écrire, parler à une personne, etc. Mettre de la clarté: avoir une aide de l’extérieur si nécessaire, par une lecture par exemple, un professionnel ou autre.

Reconnaître ce que je ne peux pas changer. Tout en prenant soin de sa réalité et en prenant les moyens nécessaires, accepter de ne pas avoir le contrôle sur tout. Accueillir la résistance. Avoir, dans le quotidien, une pratique pour lâcher prise et avoir la foi, par une pratique de méditation, par la contemplation, la prière, une lecture inspirante, le yoga ou tout autre moyen qui amène à habiter son cœur.

Mettre en lumière nos dimensions humaines avec nos insécurités. C’est la conscience de soi qui nous permet d’avancer et d’être souverains. Nous n’avons pas toutes les réponses. Nous n’avons pas le contrôle sur toutes les situations. Mais un élément peut assurément nous amener à accueillir les situations et à trouver notre chemin dans toutes circonstances, c’est de se voir avec clarté! En accueillant les peurs, nous marchons sur le chemin de l’amour vers l’harmonie de l’humain et de l’ÊTRE dans la réalité de l’ici et maintenant!

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